Christophe Champin, en charge des nouveaux médias à RFI, auteur du livre Afrique noire, poudre blanche, André Versaille Editeur/RFI.
Nigéria: un nouveau laboratoire de drogues synthétiques démantelé
Les services antidrogue nigérians ont annoncés, le 22 février dernier, le démantèlement d’un laboratoire de fabrication de méthamphétamines et l’arrestation de 4 personnes, dont des latino-américains. C’est la deuxième opération du genre en moins d’un an.
Les trois Boliviens arrêtés par la NDLEASelon le patron de la NDLEA (Nigérian Drug Law Enforcement Agency), Ahmadu Giade, le laboratoire a été découvert dans les environs de Lagos. Lors de l’opération, les policiers ont mis la main sur plus de 40 kg d’éphédrine, un produit précurseur, 4,8 kg de méthamphétamines et d’autres produits chimiques.
Quatre personnes ont donc été arrêtées, dont trois Boliviens (Yerko Artunduaga Dorado, 19 ans, Ruben Ticona Jorge, 21 ans, et Hugo Chavez Moreno, 39 ans). Le quatrième suspect est un Nigérian de 23 ans, Uba Ubachukwu Collins. C’est le deuxième laboratoire du genre découvert au Nigéria. Le précédent l’avait été en 2011, conduisant à l’arrestation de trois personnes.
L'Afrique, nouveau centre de production des méthamphétamines
Cette affaire confirme que les méthamphétamines sont désormais fabriquées en grande quantité sur le continent africain. Selon les services antidrogue français, le Nigeria est devenu un important centre de production de cette drogue synthétique, en grande partie destinée au marché asiatique. En Asie de l'est et du sud-est (Cambodge, Chine, Indonésie, Malaysie, Philippines, Corée du Sud, Singapour, Thaïlande, Vietnam), la consommation augmente depuis plusieurs années et les laboratoires de production de cette drogue se multiplient dans les pays en développement pour founir ces marchés émergents.
La lutte contre ce trafic est d’autant plus difficile que les produits précurseurs servant à son élaboration, tels que l’éphédrine et la pseudo-éphédrine, sont des substances pharmaceutiques banales. Dans plusieurs pays, notamment occidentaux, leur commerce est surveillé de près, voire réglementé en connaissance de cause. Ce qui n’est pas le cas dans les pays d’Afrique subsaharienne. D’où la facilité pour les trafiquants à opérer en toute impunité.
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