Christophe Champin, en charge des nouveaux médias à RFI, auteur du livre Afrique noire, poudre blanche, André Versaille Editeur/RFI.
Des policiers nigérians en patrouille en Suisse
Des officiers de police nigérians vont travailler sur le terrain avec leurs homologues suisses. Une expérience pilote, démarrée le 5 septembre, qui vise à lutter contre les réseaux nigérians de la cocaïne dans la Confédération helvétique.
Crédit: Police de GenèveD’ici la fin du mois d’octobre, les habitants de trois cantons suisses (Saint-Gall, Genève et Zoug) auront peut-être l’occasion de croiser des policiers nigérians dans la rue. Les autorités de Berne et de Lagos ont en effet décidé de lancer un projet pilote de coopération afin de mieux lutter contre les réseaux nigérians très implantés dans la confédération où ils contrôlent en grande partie le trafic de cocaïne.
« Le projet est né d’une volonté de nouer un partenariat avec le Nigéria dans la lutte contre l’immigration clandestine de Nigérians, dont certains sont très actifs dans les stupéfiants », nous a expliqué Marc Elsaesser, porte-parole de l’Office fédéral des migrations (ODM).
Dans ce cadre, sept officiers de la NDLEA, l’agence antidrogue nigériane, ont été invités à participer à une expérience originale. Généralement, il est d’usage que des policiers de pays en développement se rendent pour une formation en Europe ou aux Etats-Unis. Ici l’objectif est double : faire, certes, bénéficier aux Nigérians de l’expérience suisse, mais aussi permettre aux policiers helvètes de mieux comprendre le fonctionnement des organisations criminelles nigérianes. « Les trafiquants nigérians sont particulièrement ingénieux et rapides à déjouer les contrôles. Les policiers de la NDLEA qui les connaissent bien ont donc des choses à nous apprendre », ajoute Marc Elsaesser.
Patrouilles mixtes
Durant leur séjour en Suisse, les policiers nigérians vont même patrouiller avec les forces de l’ordre locales, notamment dans les points chauds où opèrent les dealers. « Ils porteront leurs uniformes, mais n’auront pas d’arme et ne seront pas autorisés à mener des arrestations, précise le porte-parole de l’ODM. Toutefois, ils assisteront leurs collègues suisses et nous tenons à ce qu’ils soient visibles, en particulier de leurs compatriotes».
Ce projet pilote comporte aussi un volet lutte contre le blanchiment. Les autorités de Lagos souhaitent en effet aussi enrayer le rapatriement dans leur pays d’argent sale issu d’activités illégales menées par des Nigérians en Suisse.
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