Christophe Champin, en charge des nouveaux médias à RFI, auteur du livre Afrique noire, poudre blanche, André Versaille Editeur/RFI.
Blanchiment d’argent de la drogue : guerre de communiqués entre la DEA américaine et une banque libanaise
La DEA, l'agence anti-drogue américaine, dénonce l’implication d’une importante banque libanaise dans le blanchiment d’un trafic de drogue entre l’Amérique du Sud, l’Europe et le Moyen-Orient, via l’Afrique de l’Ouest. La banque en question dément catégoriquement, avec le soutien de la Banque centrale libanaise.
Le 10 février dernier le département du Trésor américain a annoncé l’identification d’une banque, la Banque libano-canadienne SAL (LCB), et de certaines de ses filiales, comme une institution financière impliquée dans le blanchiment d’argent de trafiquants internationaux de drogue. « Ce réseau achemine de la drogue d’Amérique du Sud en Europe et au Moyen-Orient, via l’Afrique de l’Ouest et blanchit des centaines de millions de dollars par mois à travers des comptes détenus à la LCB, de même qu’à travers des activités commerciales à travers le monde, notamment le commerce de voitures d’occasion aux Etats-Unis », affirme la DEA dans un communiqué. Le département du Trésor indique avoir des raisons de penser que des dirigeants de LCB sont complices de ses activités. Dans son communiqué, la DEA vise clairement le mouvement libanais du Hezbollah accusé d’être impliqué dans cette affaire et plus généralement dans le trafic de drogue, ce que l’organisation chiite libanaise a toujours démenti.
Selon la DEA, des filiales de la LCB, notamment en Gambie la Prime Bank détenue par une personnalité libanaise présentée comme soutenant le Hezbollah, seraient impliquées dans ces opérations de blanchiment.
Démenti catégorique
Cette décision américaine de placement sur la liste noire des établissements complice du trafic de drogue, suscite un démenti catégorique. « La Banque libano-canadienne (…) est entièrement engagée à coopérer et à se coordonner avec les autorités compétentes pour démontrer l’intégrité et la transparence de ses opérations, et de même nie avoir connaissance d’une quelconque implication d’une manière ou d’une autre dans des transactions illicites ou de quelconque méfaits », peut-on lire sur son site Internet. La banque ajoute respecter à la lettre les réglementations de la Banque centrale libanaise et de la commission anti-blanchiment locale. Elle publie, en outre, sur son site une dépêche de l’agence Reuters évoquant le soutien du gouverneur de la Banque centrale du Liban à LCB : « Nous confirmons aux marchés libanais et aux clients de cette banque que leurs opérations bancaires sont en sécurité ».
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