France : un Guinéen de 70 ans organisait un trafic de cocaïne depuis sa cellule

Mardi 13 décembre, Boubacar Bah a été condamné à douze ans de prison. Alors qu’il était déjà détenu en France, ce Guinéen de 70 ans gérait un réseau de cocaïne depuis sa prison.

La prison de Val-de-Reuil, où était détenu Boubacar Bah. (crédit photo: ministère de la Justice et des Libertés)

Certains l’appelaient « Papa » ou le « le Vieux ». Mais derrière ces surnoms sympathiques, se cachait un trafiquant de drogue de haut vol. A 70 ans, Boubacar Bah avait réussi un tour de force. Selon l’AFP, il a reconnu lors de son procès avoir, depuis sa cellule, dirigé plusieurs « équipes » et donné des instructions en vue de l’importation de grosses quantités de cocaïne depuis la Colombie vers la France.

Dans sa prison de Meaux, en Seine-et-Marne, puis de Val-de-Reuil, dans l’Eure, il profitait de la nuit tombée pour organiser par téléphone la fourniture de la drogue, multipliant les coups de fils en France, au Pays-Bas et en Afrique. Entre avril 2008 et octobre 2009, les enquêteurs ont relevés plus d’un milliers d’appels à des narcotrafiquants colombiens ou des membres du réseau de Boubacar Bah. Mieux, il arrivait à cacher à ses interlocuteurs qu’il était en détention !

Complicités

Le fonctionnement du réseau était simple. Les contacts du vieux trafiquant en Colombie embarquaient des valises contenant la poudre blanche dans les soutes d’avions de ligne. Trois jours avant l’envoi, ceux-ci alertaient Boubacar Bah, qui indiquait aux Colombiens les personnes qui seraient leur contact en France. Ces dernières recevaient ensuite des photos et les numéros d’enregistrement des bagages. A l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, Boubacar Bah avait des complices, à en croire l’accusation. Un bagagiste récupérait  la valise, puis la remettait à une autre personne disposant d’un véhicule muni d’autorisations de sortie de la zone de l’aéroport.

Et « le Vieux » n’était décidément pas un enfant de chœur... Pour rassurer les Colombiens, il avait mis en place un système de « garanties humaines » désignées parmi les membres de son réseau. En clair, si la cocaïne disparaissait, les narcotrafiquants pouvaient l’éliminer. D’après l’AFP, l’enquête a démontré qu’une personne au moins a été victime de cet implacable arrangement. En août 2008, une valise a été saisie par les douanes. Quelques mois plus tard, le corps d’une de ces fameuses « garanties humaines » a été découvert dans banlieue de Bogota, en Colombie. Selon l'AFP, un imprudent qui avait dérobé une autre livraison, cette fois en France,  a été torturé et aurait rendu la drogue avant de disparaître. 

Mardi 13 décembre, Boubacar Bah, déjà en prison et par ailleurs condamné à huit ans de prison en Belgique,  a écopé de 12 ans de réclusion. Il ne verra pas de sitôt ses quatre femmes, ses 18 enfants et ses 67 petits enfants...

1 Comments

c'est dommage pour une personne de 70 ans de se livrer a une activités pareilles étant en prison. Peu importe l'identité de l'intéresser même si cela ne fait pas honneur a n'importe quel guinéen que je suis. Au lieu de chercher des avocats , j'en suis convaincu qu'il en a , qui lui défendrait de sortir de cette prison voire réduire sa peine , papa , comme on le surnomme , ne fait qu'augmenter ses problèmes. Personnellement , je n'ai pas de morale a donner a une personne qui a peu près le même age que mon père , paix a son âme. Le vieux devait plutôt penser a sa famille qui l'aime tant.