Saisie record de cocaïne au Cap-Vert

La police cap-verdienne a saisi environ 1, 5 tonne de cocaïne la semaine dernière. C’est l’une des plus grosses prises de l’année dans la région. Elle rappelle le rôle, connu de longue date, de plaque tournante de cet archipel ouest-africain, mais elle confirme aussi le renforcement de la lutte contre le trafic dans ce pays.

Carte du Cap-Vert (CIA World fact book)

C’est à bord bateau que la drogue a été découverte, samedi 8 octobre sur l’île de Santiago (São Tiago), une des îles de l’archipel. Selon l’agence Reuters, la police a saisi 1, 5 tonne de cocaïne pure d’une valeur estimée à 100 millions de dollars. Les forces de l’ordre ont, par ailleurs, mis la main sur des armes, cinq voitures de luxe et ont arrêté cinq personnes dont des ressortissants cap-verdiens liés à cette affaire.

Selon Reuters, cette saisie record est le résultat d’une coopération entre la PJ du Cap-Vert et la police hollandaise. « La police judiciaire locale travaillait depuis plusieurs mois sur une équipe de trafiquants dirigée par un Capverdien, indique une source française. La drogue aurait été débarquée nuitamment durant le week-end dernier sur une plage de l’île de Santiago par un bateau rapide,  «go fast maritime», à partir d'un bateau «mère» mouillant plus au large».

Les trafiquants capverdiens importaient la cocaïne d’Amérique du Sud. « Selon toute vraisemblance du Venezuela », indique notre source. Toutefois, selon Alexandre Schmidt, représentant régional de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC),  « la drogue a d'abord transité par la Gambie ou elle a été reconditionnée avant d'être acheminée vers le Cap-Vert». La drogue était en tous cas destinée à l’Europe, notamment aux Pays-Bas. Elle était acheminée par une organisation criminelle aux multiples ramifications, sans qu’on en sache davantage pour l’instant.

Bon élève

Le Cap-Vert est, depuis dix ans, une importante plaque-tournante de la cocaïne latino-américaine. Les nombreuses liaisons aériennes avec le Brésil et vers l’Europe ou l’Afrique de l’Ouest, en font un hub pour les passeurs de coke. En outre, cette ancienne colonie portugaise, constituée d’un chapelet d’îles, est à la fois difficilement contrôlable et idéalement située géographiquement aux yeux des organisations criminelles, entre l’Amérique du Sud et l’Europe. 

En une décennie, de très nombreuses saisies ont eu lieu sur l’archipel, dans ses eaux territoriales ou en provenance du Cap- Vert*. Pour autant, ce pays est présenté comme un modèle de coopération en matière de lutte contre les stupéfiants par les bailleurs de fonds, dont les Etats-Unis , le Brésil, la France, la Hollande, le Portugal ou encore l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). D’importants programmes d’appui à la lutte contre les stupéfiants et le blanchiment d’argent sale y ont été mis en place.

En 2010, les Etats-Unis ont installé avec les autorités capverdiennes un centre de contrôle de la sécurité maritime destiné principalement à lutter contre le trafic de stupéfiants (Counter-Narcotics and Maritime Security Interagency Fusion Center, CMIC ), sur l’île de Santiago (São Tiago), précisément là où a eu lieu la saisie record du 8 octobre. En outre, avec l’aide des bailleurs de fonds, le gouvernement a sensiblement amélioré l’efficacité de ses services de lutte anti-drogue, notamment en matière d'équipement, de coordination des services et de fonctionnement de la justice. Du coup, même si le Cap-Vert reste un lieu important de transit de drogue et de blanchiment d’argent sale, ses partenaires estiment que les efforts réalisés localement - bien supérieurs à ceux d’autres Etats de la région - méritent leurs encouragements.

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* Quelques exemples : en 2003, les autorités espagnoles ont intercepté un cargo, le South Sea, avec 7, 5 tonnes de cocaïne dans les eaux internationales. Le navire avait fait escale au Cap- Vert. En mars 2007, 500 kg de cocaïne avaient été saisis dans un conteneur au Cap-Vert. En décembre 2010, un avion ayant fait escale avait été intercepté à Barcelone avec 900 kilos à bord. Ces dernières semaines, d’autres saisies moins importantes ont eu lieu, notamment sur des passeurs au Cap-Vert ou en provenance de l’archipel.

3 Comments

Merci la police capverdienne nous demandons à toute la police de la sous région de faire la même chose.

Bravo la police capverdinne si en Afrique tous les policiers travaillent de cette manière les trafiquants de drogues vont changer de métier, merci pour toutes ces informations

Merci pour l'info monsieur Champin! J'espère vivement que nos pays redoublerons d'efforts pour éradiquer à jamais ces pratique occultes .